Des Légendes qui marquent notre culture ?

La Légende arthurienne se trouve entre le monde celte et le monde chrétien, à cheval sur le frontière de l'Ancien et du Nouveau. La chapelle du Graal nous le montre bien: l'abbé Gillard nous a produit un habile mélange entre mythe et réalité, si bien qu'ils deviennent indissociables. Suivant ce chemin, les légendes arthuriennes font partie de notre passé en entremêlant la culture celte de la Gaule et la culture chrétienne du royaume féodal de France:
- N'oublions pas que les premiers signes d'Arthur viennent de contes du pays de Galles, les premiers écrits sont partagés ensuite entre gallois et irlandais, pour finir dans des registres et listes historiographiques romaines qui font mention d'un soldat de rang équestre. Déjà de ce côté là, Arthur a une amplitude de plusieurs siècles d'existence !
- Passons maintenant une ligne du temps: l'effondrement romain, les incursions germano-scandinaves et l'essor de la chevalerie. C'est alors que Geoffroy de Monmouth suivi de près par Wace, Chrétien de Troyes et de Robert de Boron que la Légende sera couchée par écrit, développée et complétée. Cette Légende sert d'exemple pour les chevaliers. Les romans sont pédagogiques et établissent une ligne de conduite pour les écuyers pleins d'espérance et de rêves d'aventures. Les romans servent aussi aux Rois et aux fils de Rois pour la conduite à tenir. Ces Légendes ont affecté beaucoup de grandes figures: Charlemagne, ou encore Richard Coeur de Lion en passant par les Tudors étaient fasciné par le Grand Roi Arthur. L'engouement de la Légende allait de pair avec la Chevalerie et tout le halo qu'elle maintenait autour d'elle. C'est à ce moment que la forêt de Brocéliande, alors appelée Brécilien, fit son apparition sur papier.

Faisons maintenant un bond dans le futur et arrêtons-nous au alentours du 18e et du 19e siècle. Ce sont les représentations picturales qui sont florissantes cette fois-ci. C'est le mouvement préraphaélite qui va donné une autre jeunesse à la Légende, incluant des oeuvres où la morale est dominantes. Les amours de Lancelot et de Guenièvre et les exploits des chevaliers de la Table Ronde furent des thèmes de prédilection pour ces peintres. C'est à cette période également que sont trouvé les sites de Brocéliande que l'on connait aujourd'hui. Il ne faut pas non plus oublier l'effervescence des sociétés secrètes, liées notamment aux cultes druidique, qui ont parsemé les lieux.

Cette petite synthèse, mêlant Légende et voyage dans le temps, étant terminée, je vous pose alors cette question: et aujourd'hui ? Qu'avons-nous comme signe de la Légende ? A-t-on un Chrétiens de Troyes du 20e siècle ou du 21e siècle ?

La balle est à vous

Nan mais au pire, dites-le si vous en avez rien à fiche, au moins ça fera de l'animation

non non je dit chapeau bas, mais sur l'arthurien je suis un peut a l'ouest ,mais respect a ceux qui on la connaissance de cette légende j'aime la légende mais question date et les noms : zéro pointer

Nan ne t'inquiète pas, ce n'est pas de ça qu'il s'agit

Je demande juste si en fait, aujourd'hui, il y a des livres, par exemple, dans lesquels on retrouve des éléments de la Légende. Par exemple, est-ce que dans les Piliers de la Terre il y a une Morgane ?

bon moi je m'en fou, mais je vais quand même dire un petit truc !
bon c'est sur qu'il n'y a pas foule à répondre à ce post, mais c'est un peu le cas sur tout le fofo ...
Alors si on a un chrétien de troyes moderne ?
ben pas trop, car la plupart des oeuvres qui sortent sont surtout des reprises.
Bon moi je ne suis pas un très grand littéraire, donc je ne peux pas non plus trop parler sur ce sujet, mais si certains lance sur d'autres sujet, je pourrait peut être réponde.

Dans les pilliers de la terre, il y a une "sorcière". Elle profère des malédictions qui se réalisent au final.

oui s'est vrai bien que je la trouve très gentille pour une sorcière ,se quelle dit me parait logique (qui joue avec le feu fini par se brûler)

Ah c'est intéressant ça ! En fait c'est une sorte de prophétesse, qui essaie de réguler un peu la situation quand tout fout le camp ? Ou alors elle lutte vraiment en faveur de quelque chose ?

Je compte répondre à ce post, mais je suis pas mal occupée en ce moment, pas mal de stress, donc je préfère attendre la fin de ce week-end pour poster un message un peu plus développé ^^

Si je me rappelle bien, elle est juste prophète et guérisseuse, mais n'a pas d'autre pouvoir magique. Son but est quand même de venger son mari, tué par je-ne-sais-plus-qui

Pour la question initiale de Siegfried, je ne connais pas assez les oeuvres modernes mais dans les illustrateurs (Graffet, etc) ou les musiciens (Damhlaic et Arwen Gaialynn ou Enaid), on peut voir des continuateurs de la légende, par un autre biais que l'écriture.

Sinon, il me semble qu'il y a des BDs arthuriennes, et Kaamelot (la série), n'est pas seulement une reprise de la légende : elle en fait une "comédie", et ajoute des aventures, des traits de personnalités, des interventions de personnages, etc.

Quant à poursuivre la Légende, il y a juste à jeter un coup d'oeil au rayon fantastique d'une librairie : Marion Zimmer Bradley et ses Dames du Lac (la légende sous le point de vue des femmes du mythe), sans parler des sagas méd-fan qui reprennent des personnages, objets magiques ou aventures de la Légende pour en faire une toute autre histoire.

Après, je ne connais pas assez la littérature méd-fan actuelle pour développer ce point.

Claudine Glot fait-elle uniquement des traductions-adaptations-reprises ou fait-elle parfois des continuations ?

Étant pas grand lecteur, ça va être compliqué de répondre. Mais dans les livres inspirés de la Légende, je citerai dans l'univers de Warhammer une faction, les Bretonniens.
Sans rentrer dans le jeu de figurine lui même, il y a quand même une partie de l'histoire de ce monde d'héroic fantasy, une partie du background qui puise dans l'Arthurien. De nombreux romans sont déjà parus sur cet univers (et sans doute sur les Bretonniens) mais la, je suis mal placé pour en parler.

Ah je ne m'y attendais pas pour les Warhammer ! Enfin c'est très intéressant tout ça

Pour Claudine Glot, elle part aussi dans l'analyse de la Légende nan ?

Siegfried Doubles Lames a écrit:

Cette petite synthèse, mêlant Légende et voyage dans le temps, étant terminée, je vous pose alors cette question : et aujourd'hui ? Qu'avons-nous comme signe de la Légende ? A-t-on un Chrétiens de Troyes du 20e siècle ou du 21e siècle ?

A mon sens, il ne peut y avoir de figure semblable à Chrétien de Troyes de nos jours, dans la mesure où il est parmi les figures ayant posé les bases de la Légende sur lesquelles toutes les versions suivantes reposent. Soit parce qu'elles s'y identifient, soit parce qu'elles s'en différencient, elles prennent position par rapport à ce que Chrétien et les autres "fondateurs" ont écrit.
Il faut aussi noter que le statut du livre a changé entre le XIIè et le XXè siècles. Ce qui était une source de savoir rare et précieuse à l'époque est devenu aujourd'hui un objet du quotidien dont certains craignent l'extinction. Il facilite l'accès à la culture, arthurienne dans notre cas, d'autant plus que le nombre des analphabètes est infiniment moindre que dans les temps jadis, où la tradition orale reliait les gens.

Puisque les bases sont déjà existantes, et que le livre ne peut plus être un moyen de révolutionner la Légende, il ne peut vraiment y avoir un nouveau Chrétien de Troyes. Nous gardons contact avec la Légende aujourd'hui d'abord grâce à l'audiovisuel, qui lui guide vers les livres, que ce soient des parodies (attention, parodie = reprise d'un univers, de ses personnages et de ses codes, pastiche = écrire une œuvre à la façon d'un auteur donné, en imitant son style au plus près possible), parmi lesquelles on peut citer les œuvres de Claudine Glot, ou vers les œuvres originales. Et parmi les œuvres audiovisuelles arthuriennes, il y a évidemment des figures prépondérantes, John Boorman par exemple, ou Steve Barron (Merlin, avec Sam Neil), ou Alexandre Astier que nous connaissons bien, parmi d'autres. Si le genre de leurs productions diffère, il n'en reste pas moins qu'ils se sont approprié la Légende, et que, chacun à leur manière, ils la restituent, souvent avec plus de fidélité qu'on ne le pense (je parle ici surtout pour la série Kaamelott, je l'avoue ^^), de la même manière que les nombreux auteurs des siècles passés ont donné leur vision du mythe arthurien.

Après peut se poser la question : quid de la fidélité ? La Légende étant composé à la base de récits oraux, repris ensuite par de nombreux écrivains et autres auteurs à travers les siècles, les versions sont innombrables, et si de grandes lignes se dégagent à travers elles, toutes reflètent une facette unique de la Légende, faisant d'elle plus une boule disco qu'un ballon de baudruche.

Alors la Légende ne peut plus vraiment être écrite aujourd'hui ? Il ne subsiste que des analyses, des pastiches ou des adaptations. Ce peut être d'autant plus vrai que la fin de l'écriture de la Légende - s'il y a fin, attention ! je ne prend pas partie de cette théorie - correspondrait alors à la fin de la Chevalerie. A la Chevalerie post-mortem ne subsiste alors que des reproductions, des restitutions, d'abord illustrées par des peintures, plus tard par la cinématographie.

Donc en gros, la Légende ne serait plus un halo compacte, dans sa version brute, comme le roman de Chrétien de Troyes dès sa "parution", mais plutôt la Légende serait matérialisée comme des composantes de notre vie, par des clins d’œil cinématographique, des passages dans des ouvrages. Ainsi la Légende serait imprégnée dans notre culture, si bien qu'on ne peut plus en réécrire de nouvelle (j’entends ce point comme si on ne pouvait plus écrire la suite du Nouveau Testament par exemple).

Mais Chrétien de Troyes, à son époque, n'était-il pas une sorte de "Claudine Glot médiéval" ? En effet, lui-même n'a fait "que" reprendre une légende depuis longtemps crée, orale, mais pas seulement : le récit Culhwch et Olwen par exemple, premier récit connu à faire mention au Roi Arthur (fin XIème, récit gallois), et je suppose qu'avant ça, d'autres histoires moins connues, peut-être écrites par des anonymes, reprenaient cette Légende. Qui sait, qui pêut dire quand a été inventée cette histoire ? Qui l'a posé sur le papier le premier ? Qui en a véritablement été l'Initiateur, le Créateur de ce Grand Tout ? Que de mystères ! C'est pourquoi je pense que Chrétien de Troyes, Wace, Tennyson et tout les autres forment un ensemble de reprises, d'adaptation, de continuation, d'une Légende qui était née pour être poursuivie au fil du temps, pour que même mille ans plus tard, d'autres auteurs prennent la relève pour continuer l'Histoire, étoffer les pages du mythe. En ce sens, je mettrais Claudine Glot, Alexandre Astier et tous nos amis contemporains au même niveau que nos ancêtres, car, comme eux, il poursuivent cette grande épopée de la Légende.

je ne suis pas un spécialiste mais au commencement ce n'est pas nennius, un moine du IX siècle qui évoque notre personnage qui plus tard sera repris par geoffoy de monmouth vers 1138 ? je reprend un spécial science et vie sur arthur vu par les scientifiques.

je pourrai développer leur vision de la chose si ça vous intéresse.

Siegfried Doubles Lames a écrit:

Ainsi la Légende serait imprégnée dans notre culture, si bien qu'on ne peut plus en réécrire de nouvelle (j’entends ce point comme si on ne pouvait plus écrire la suite du Nouveau Testament par exemple).

Je suis d'accord avec ce point. On ne peut plus en créer de nouvelle, puisqu'elle existe déjà, mais nous la renouvelons, par les œuvres écrites, audiovisuelles, par nos actes et animations dans la vie de tous les jours.

Dame Kare a écrit:

C'est pourquoi je pense que Chrétien de Troyes, Wace, Tennyson et tout les autres forment un ensemble de reprises, d'adaptation, de continuation, d'une Légende qui était née pour être poursuivie au fil du temps, pour que même mille ans plus tard, d'autres auteurs prennent la relève pour continuer l'Histoire, étoffer les pages du mythe. En ce sens, je mettrais Claudine Glot, Alexandre Astier et tous nos amis contemporains au même niveau que nos ancêtres, car, comme eux, il poursuivent cette grande épopée de la Légende.

Ils peuvent effectivement être mis dans le même panier dans la mesure où ils marquent l'histoire de la Légende, en la perpétuant de manière qui reste dans les esprits, qui est connue et reconnue du grand public, qui suscite le respect, l'admiration, et le rêve. Cependant, les "fondateurs" du mythe ont de particulier que s'ils n'ont certes fait "que" reprendre la tradition orale des récits qui existaient depuis belle lurette (en enrobant le tout de leur touche personnelle et de leur talent), s'ils n'ont "que" fixé par écrits les différentes versions, ils les ont fait passer à postérité. C'est grâce à eux que nous pouvons en discuter aujourd'hui, et en cela, à mon sens, ils ont un petit quelque chose en plus que personne d'autre ne pourra avoir. Un petit quelque chose qui les rend unique, mais qui n'ôte rien à la qualité des œuvres contemporaines, au contraire. Car celles-ci, au même titre que les œuvres originales, actualisent sans cesse la Légende, pour notre plus grand plaisir, et assurent elles aussi son passage à postérité.

Citation :

je ne suis pas un spécialiste mais au commencement ce n'est pas nennius, un moine du IX siècle qui évoque notre personnage

Arthurus dux bellorum Arthur, chef de guerre

apparait au IX siecle dans l'histoire des Bretons (De Nennius) et décrit Arthur comme chef de guerre du V ème siècle ou au Mont Badon Arthur a tué 960 ennemis en une seul charge

adréas d'elembor a écrit:

je pourrai développer leur vision de la chose si ça vous intéresse.

Ouais ! Tu peux ouvrir un autre post dans la section "Légende arthurienne et médiévale", ça peut être intéressant de voir ça

ok je m'y colle des que j'ai un peut de temps