- Citation :
- tu pourrais peut être compter les chevaliers énuméré dans Erec et Enide et comparer leur nombre au 235 blasons
Euhhhh...Je vais faire confiance aux historiens qui travaillent sur le sujet sinon je croit que j'y serais encore ! :wacko: :lol!:
Sinon j'ai trouvé quelques informations et éléments de réponse concernant les techniques d'attributions des blasons des Chevaliers de la Tables Ronde dans un ouvrage de Keith Busby,
Les manuscrits de Chrétien de Troyes (je ne sais pas ce qu'il vaut :unsure: ) où il décrit trois procédés d'attribution :study: :
Le premier procédé consiste à donner aux chevaliers de la Table Ronde des armoiries qu’ils portent déjà dans des textes littéraires ou dans d’autres documents figurés. Cette technique concerne surtout les principaux héros de la légende arthurienne comme Arthur, Lancelot, Perceval, Gauvain, Keu, Tristan car dès le début du XIIIe siècle, leurs armes sont stables d’une œuvre à l’autre. Dès le milieu du XIIIe siècle un enlumineur sait donc quelles armes il doit donner à ces personnages de premier plan. Par la suite, ce sont les armoiries des héros de second rang qui tendent à se stabiliser, en même temps que se diffusent, par le texte et par l’image, les versions en prose de la légende arthurienne. Ainsi Bohort, Lionel, Hector des Mares, Agravain, Gaheriet, Guerrehet, Sagremor, Dinadan et quelques autres sont eux aussi dotés d’armoiries, qui se stabilisent. A la fin du siècle, une trentaine de héros arthurien sont ainsi pourvus d’armoiries définitives (avec deux exceptions pour Gauvain et Perceval qui changent d’armoiries dans le courant du XIVe siècle). Au XVe siècle, ce sont pareillement les chevaliers de troisième ordre qui reçoivent des armoiries. Se constituent aussi à cette période les fameux armoriaux, dont doit faire partie celui présenté par Gorlois, qui recensent entre 150 et 180 écus et des petites biographies des chevaliers.
Le second procédé s’applique en général aux personnages de second plan qui font irruption dans le récit et qui, par leur conduite, infléchissent le cours de celui-ci. Méléagant en est le parfait exemple, comme du reste tous les chevaliers "monochromes" (avec un blason d'une seule couleur) rencontrés par un héros sur le chemin de la quête ou de l’aventure. Les auteurs ont l'habitude d'attribuer à ces personnages des armoiries "symboliques", et l’enlumineur suit en général le choix fait par le texte.
Le troisième procédé se rapporte plutôt aux personnages de troisième plan, ceux qui ne jouent guère de rôle narratif ou qui, à l’intérieur d’une œuvre, ne sont mentionnés qu’une fois, dans une liste de quêteurs du Graal ou dans celle des participants à un tournoi. Le peintre, lorsqu’il les dote d’armoiries au XIIIe et XIVe siècles, avant l’existence des armoriaux des chevaliers de la Table Ronde, peut s’inspirer des armoiries qu’il voit autour de lui, portées par des familles ou des individus véritables. D’autant que ce peut être la un moyen de flatter à peu de frais un éventuel protecteur ou une famille influente. :dry:
Donc si j'en crois cette analyse, les blasons se seraient constitués au fil des écrits selon l'imaginations des auteurs et enlumineurs puis se sont transmis de siècles en siècles et ont ainsi acquis une certaine légitimité "historique", même s'il arrive que certains chevaliers moins importants possédent différentes armes...
Je trouve que le fait de donner des blasons à ces chevaliers imaginaires contribue grandement à les insérer dans la société du Moyen Age et à donner une certaine "réalité" à toutes ses légendes.