Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.


 
AccueilRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexionSite Chevaliers Pourpres
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

 

 L'expérimentation archéologique

Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité




L'expérimentation archéologique Empty
MessageSujet: L'expérimentation archéologique   L'expérimentation archéologique Icon_minitimeDim 18 Nov 2007 - 12:39

L’objet archéologique en tant que témoin d’une époque est porteur d’informations sur des techniques de fabrication anciennes. Dans une recherche sur l’histoire d’une technique, le recours à l’expérimentation archéologique apparaît indispensable.

Au sein de l’Institut de Recherche sur les ArchéoMATériaux (UMR 5060), le Centre Ernest-Babelon développe ces problématiques techniques à partir d’objets monétaires.

Supposer de l’histoire d’une technique
La principale finalité d’une étude portant sur une problématique d’histoire des techniques est d’abord de mettre en évidence des chaînes opératoires de fabrication qui renseignent alors sur les savoir-faire d’une époque ainsi que sur son niveau de technicité.
Les moyens disponibles pour développer de telles études sont d’abord historiques, à partir de la collecte de données des sources écrites et iconographiques. Il faut cependant remarquer ici que, selon les époques considérées et en particulier pour les plus anciennes, les textes ne sont plus, voire n’ont jamais été, disponibles. De plus, une information extraite d’une source historique, en particulier lorsqu’elle tient du technique, ne peut pas être considérée comme indiscutable. En effet, elle doit être pondérée par des non-dits ou les erreurs qui peuvent avoir plusieurs origines. L’artisan qui propose une description technique peut ne pas vouloir expliciter l’intégralité de sa recette, ou penser qu’une étape ne nécessite pas d’être décrite car trop évidente de son pont de vue. D’un autre côté, l’auteur de la description, en tant que simple observateur d’opérations qu’il ne comprend peut-être pas intégralement, peut omettre ou mal interpréter certaines opérations.
C’est pour ces raisons qu’une étude technique doit surtout s’appuyer sur l’observation et la caractérisation d’objets archéologiques. Cependant, si un objet peut être considéré comme le résultat d’une série d’opérations de mise en forme dont il porte les stigmates dans sa structure interne, leur lecture peut s’avérer difficile lorsque l’objet considéré résulte d’une multitude de transformations successives. Il est donc intéressant de développer des problématiques techniques à partir d’objets archéologiques provenant de la fouille d’ateliers de mise en forme. On dispose alors d’artéfacts dont l’étude permet de couvrir la totalité de la chaîne opératoire.
Enfin, une grande part des données dont on dispose aujourd’hui sur les techniques anciennes, provient de leur reconstitution expérimentale. En effet, si l’étude d’objets archéologiques permet de mettre en évidence des structures liées à leur élaboration, leur compréhension peut être facilitée par une comparaison avec une référence parfaitement connue. Et c’est grâce à la reconstitution expérimentale d’une chaîne opératoire qu’il est possible de produire des analogues dont on connaît la mise en forme. Enfin, cette démarche appliquée permet de mieux appréhender le geste, ses pré-requis, sa complexité ou sa durée. On comprend alors qu’elle ne peut prendre place au sein d’un laboratoire. C’est pour cela qu’a été développée une plate-forme d’expérimentations palléométallurgiques au sein du Musée des Mines d’Argent des Rois Francs à Melle (Deux-Sèvres), où les chercheurs peuvent venir expérimenter leurs problématiques dans des conditions proches de celles des artisans anciens.
Il faut cependant pondérer ces données par des savoir-faire différents entre l’ouvrier du passé et le chercheur en Histoire des techniques, même s’il est possible de s’affranchir un minimum de ce biais par un échange avec des artisans dont l’expérience dérive de celle de leurs prédécesseurs. Quant à l’expérimentation en laboratoire, elle est tout de même nécessaire mais avec des finalités différentes.

L’exemple de l’atelier monétaire royal de La Rochelle
Dans les années 90, deux campagnes de fouilles, sur la place de Verdun à La Rochelle, ont mis au jour les vestiges d’un atelier monétaire royal en activité entre la fin du XIVe siècle et la fin du XVIIe siècle. Le matériel archéologique qui en est issu permet, a priori, de décrire la totalité de la chaîne opératoire de fabrication de la monnaie telle qu’elle prenait place au sein des ateliers du Roi. Il était donc envisageable de développer au Centre Ernest-Babelon une étude portant sur la mise en évidence de fabrication monétaire. Si l’on dispose pour l’époque considérée à la fois de traités techniques et législatifs, les informations qui ont pu en être extraites et confrontées aux objets archéologiques ne permettaient pas de caractériser la totalité de la chaîne opératoire. Et c’est donc le recours à l’expérimentation qui a permis de reconsidérer certaines étapes de la mise en forme dont la finalité première de certaines avait pu être mal interprétée. L’exemple le plus significatif en est peut être l’étape du blanchiment, au cours de laquelle les monnaies fabriquées vont être décapées et devenir argentées alors que l’alliage utilisé peut contenir moins de la moitié de ce métal précieux. Et, c’est à partir de l’expérimentation qu’il a été possible de mettre en évidence que si les ouvriers étaient conscients qu’ils pouvaient améliorer l’aspect final de leurs monnaies, ils ne semblaient pas vouloir l’obtenir obligatoirement.

La paléométallurgie à Melle
Depuis quelques mois, les chercheurs et étudiants en paléométallurgie (archéologues, archéomètres, restaurateurs, historiens) disposent d’une plate-forme d’expérimentation pérenne au sein du musée des Mines d’Argent des Rois Francs à Melle (79). C’est un lieu privilégié où ils peuvent expérimenter leurs problématiques et échanger avec le public. Dans une démarche pédagogique, chaque intervenant est invité à présenter ses recherches aux visiteurs.
Renseignements : http://www.mellecom.fr/mines
Contact: Florian Tereygeol – florian.tereygeol@cea.fr


Article extrait de Microscoop, Le journal du CNRS en délégation Centre Poitou-Charentes, Hors-série, numéro 19, octobre 2007, CNRS, p.44-45.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité




L'expérimentation archéologique Empty
MessageSujet: Re: L'expérimentation archéologique   L'expérimentation archéologique Icon_minitimeDim 9 Déc 2007 - 13:15

Bravo pour votre poste messire Bérégond!! cheers
L'archéologie expérimentale, je dis oui!!!
c'est d'ailleurs ainsi que sur le chantier de Guédelon dans l'Yonne on a pu retrouver les technique de coffrage des voutes en arc brisés...sur les coffrages d'époques existaient des traces de frottement contre la pierre que l'on ne parvenait pas à expliquer...c'est en réalisant ces coffrages et en les employant que les ouvriers de Guédelon ont compris comment ces coffrages étaient utilisés à l'époque!!! elle est pas belle l'archéologie expérimentale??!!!
Revenir en haut Aller en bas
 
L'expérimentation archéologique
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: Le monde médiéval :: La vie quotidienne-
Sauter vers: