L'histoire de l'armement au Moyen Âge est marquée par la suprématie de la cavalerie, à compter de la bataille d'Andrinople où les cavaliers lourds de l'armée des Goths vainquent les cohortes de la Légion romaine ; cette suprématie s'achève en fin de période par les armes de tir (arcs à Azincourt, avènement de la poudre à canon).
Armement mérovingien L'armement franc a longtemps été vu comme l'une des principales causes des succès militaires de ce peuple au haut Moyen Âge. Parallèlement, l'historiographie moderne a prêté de grandes qualités militaires à Clovis et à certains de ses successeurs qui surent plus particulièrement agrandir le royaume au détriment de leurs voisins.
En réalité, Grégoire de Tours n'a que cette phrase pour qualifier les premiers succès francs dus à ce roi : « Il fit beaucoup de guerres et remporta certaines victoires », ce qui tendrait à montrer que Clovis ne fut ni plus doué, ni plus chanceux que ses prédécesseurs moins connus.
En fait, l'armement des Francs mérovingiens, bien étudié grâce à de nombreux recoupements entre l'archéologie et les sources écrites latines, ne devait pas être très différent de celui de leurs voisins germaniques contemporains. Certains historiens pensent même qu'il était inférieur, par exemple, à celui des Wisigoths d'Alaric.
Aujourd'hui, l'hypothèse qui tend à triompher explique plus leurs succès retentissants par l'influence romaine qu'ils subirent précocement, que par une quelconque supériorité technique.
Cette influence apporta notamment plus de discipline dans leurs rangs, ce qui aurait pu peser lourdement sur l'issue des combats importants. Acquise par les hommes de Clovis lors des victoires sur Syagrius, ou simplement transmise aux auxiliaires francs du temps de son père, Childéric, une conception romaine de l'armée apparaît, par exemple, dans la revue des troupes effectuée par Clovis qui donne lieu à l'épisode du vase de Soissons. Ce souci de la tenue traduit donc une rigueur dans le commandement et sans doute n'en allait-il pas autrement sur le terrain.
L'armement proprement dit, quant à lui, est varié et change peu au cours de la période mérovingienne. Ainsi, vers le VIIe siècle, il comprend la hache de combat, la lance, l'épée — soit symétrique à deux tranchants (la spatha), soit courte (la semispatha), ou encore à un seul tranchant (le sax ou scramasax). Dans une moindre mesure, l'arc en forme de « D » et les flèches sont attestés dans de nombreuses tombes.
Armement carolingien Sous les Carolingiens, l'armement évolue vers ce qu'il sera à l'époque féodale.
Tout d'abord, avec l'importance accrue de la cavalerie, son coût augmente : si en théorie tous les hommes libres du royaume des Francs doivent le service militaire (l'ost), un système de compensations monétaires fait en sorte que seuls les plus riches partent à la guerre. Il s'agit là d'une évolution majeure vers la professionnalisation des hommes d'armes par opposition aux troupes germaniques des périodes précédentes.
De plus, l'armement en général se spécialise : l'épée carolingienne s'allonge et l'alliage dans lequel elle est forgée s'améliore grâce à une évolution constante des techniques servant à l'élaboration de l'acier. Cette épée est connue pour être la meilleure arme de son époque (plusieurs armes franques entrent dans la légende : voir noms d'épées) et des lois strictes en interdisent le commerce à l'étranger. L'arc s'améliore également, suite aux combats contre les Avars, un peuple des steppes.
En fin de période, les Vikings sèment la terreur avec leurs longues cottes de mailles et leurs épées, mais celles-ci sont copiées sur celles des Carolingiens.
Le temps des chevaliers C'est à la bataille de Hastings, en 1066, qu'apparaît une nouvelle façon de tenir leur lance pour les cavaliers : presque à l'horizontale, pour charger. Ce sont là les origines de la joute équestre. Ce jeu emblématique du Moyen Âge, sans doute au départ un entraînement au combat, n'a toutefois rapidement plus rien à voir avec la guerre.
Signe des temps, la « chevalerie » (du nom des cavaliers français) s'impose dans tous les combats, poursuivant l'évolution amorcée sous les Carolingiens. Le chevalier se distingue surtout par ses armes défensives, qui se fondent en une armure de plaques de fer. Le code de la chevalerie chrétienne, qui se définit progressivement à partir des tentatives de l'Église pour limiter les combats au XIe siècle détermine également dans une large mesure la manière dont la guerre est abordée en occident durant la période.
L'âge d'or de la chevalerie est le XIIIe siècle, au cours duquel le chevalier, armé du haubert long, des chausses de maille, et du grand heaume a une réelle suprématie sur le champ de bataille. Les textes de l'époque parlent de cavaliers « fendant et écrasant la masse de la pietaille alliée et ennemie pour aller combattre les chevaliers ennemis » seuls considérés. Les armes d'hast, seules armes de piéton à pouvoir inquiéter un cavalier (fers tranchants, piquants ou contondants emmanchés sur de longues hampes d'au moins la hauteur d'un homme) comme le vouge, la guisarme, le godentac et autres ne se développent qu'à la fin du XIIIe siècle. C'est également au XIIIe siècle que le tournoi acquiert sa forme "moderne" la joute au cours de laquelle deux chevaliers séparés par une barrière s'affrontent face à face armés d'une lance généralement dite "courtoise" c’est-à-dire émoussée.
Au XIVe siècle, la chevalerie française, emblématique de l'époque, se heurte néanmoins aux arcs longs anglais à la bataille de Crécy, puis à la bataille d'Azincourt. Ces derniers, par leur puissance et par leur longue portée permettent de percer une armure. De plus, une rangée d'archers coûte moins cher à former et à entretenir qu'un chevalier. L'irruption de l'arc long sur le champ de bataille annonce en cela la fin de la chevalerie qui est due en dernière analyse à la multiplication des armes à feu. Ainsi, la légende autour de la mort du chevalier Pierre du Terrail de Bayard, dit le « chevalier Bayard », survenue le 29 avril 1524, à Rovasenda près de Milan, indique à quel point le traumatisme fut grand lorsque n'importe quel soldat pouvait, à l'aide d'une arme à feu, abattre le plus grand guerrier du royaume. Un autre "fléau de la chevalerie" se developpa au XVe siècle : le retour sur le champ de bataille des formations d'infanterie denses et compactes (pratique disparue depuis l'antiquité) constituées de piquiers, hallebardiers et vougiers en périphérie de la formation et d'arbalétriers et cannoniers à main au centre. Les Suisses passèrent maitres dans l'application de cette stratégie et infligèrent aux cavaleries française, bavaroise et surtout bourguignonne de sévères défaites (bataille de Grandson).
(Article extrait de
Wikipédia)